Consultation

XXII, folios:55 56 57
Boczosel, Soffrey de, seigneur de Chastelard
commis des Etats du Dauphiné
Lettre non liée
30/01/1574
Valence
Poissy

Transcription

Les mots surlignés font l'objet d'une note

1 Messieurs, jay [barré : demeré] attendu long btemps à vous escripre, pretendant vous advertir 2

des responces que jauroys sur mon cayet. Le mardy XXVIe de ce mois, monsieur

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d’Evenes et moy fusmes appellé dans le conseil du roy en ses affaires et en nostre

4

presence, monsieur de Limoges fist son rapport du contenu audit cayer, y adioustant

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ce que se trovoit conforme à celuy des memoyres et lettres de monseigneur de Gordes.

6

Après, monsieur d’Evenes print la parolle, touchant quelques particularitez des

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memoyres de monseigneur de Gordes pour le fait des Suisses, comme ie fis encors

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après luy, reprennant tous les pointz et articles dudit caiet, tant seur la

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prompte resolucion que sa magesté devoit prendre . [ajouté : .ou] pour restablir la paix dans le

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pays, ou pour donner moyen à son lieutenant general de sasir de lafaire et de

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la soustenir ; que sur ce quest de la despence supportée et des libertés et polices

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du païs. Ie nobliay pas à parler du deportement des compagnies des ordonnances ; et de

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bonne fortune, javois receu ung peu auparavant vostre lettre du XIIIIe janvier de

14 Valence comme iattendois [barré : jall] à la porte de la chanbre du roy avec monsieur 15

d’Evènes pour estre appellés, et de laquelle votre lettre ie fis lecture de mot en mot

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au roy et aux princes et seigneurs qui luy adsistoient en fort grand nombre. Il

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est vray que ie ni voulus comprendre celle de monseigneur le prince nostre

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gouverneur, daultant quil adsistoit là, estant arrivé le iour precedent XXVe.

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Ce que ie vous en puis faire entendre à presant est que le roy envoye cinq

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cens hommes darmes et XV compagnies de deux cents hommes par delà,

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avec moyen destre paié chascun mois, les conpagnies, gens de pied et la

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cavallerie, de cartier en cartier et ce sans aucune faulte, et artillerie et

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munitions en bon nombre, de quoy tant des compagnies de gens de pied et de

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chevalye . [. artillerie], monseigneur de Gordes retiendra ce que sera necessaire pour son

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gouvernement, le reste passera en Languedoc, faisant au reste sa magesté

26 estat de sapproucher bien toust avec [barré : aultres forces] plus grandes 27

forces en propre personne. Voilà quant à la deffence du païs.

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Et en consideration des despences soustenues par la guerre, le roy

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quitte au païs la somme de XXIIII m[ille] L. ts. deue par la composicion du vin pour lannée

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dernier et les deniers ordonnés à estre levés pour le voiage du roy de Poulogne,

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remet le payement des deniers de la submencion [sic] generalle par moittié au premier

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jour de may et à la Saint Jehan Batiste. Le roy na pas au surplus voulu toucher en

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general à la revoccation des vacations octroyées à cause quil y en a que

34 concernent quelques princes, mais monsieur de Limoges ma dit que [barré : je] luy 35

baille memoyre de celles quont esté obtenues par personnes dauttre

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qualité non fondées en suffisantes recusacions, suivant les ordonnances,

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et quil les fera toutes ranvoyer au parlement de Dauphiné ; au reste que

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le roy fait declaration de nen donner aucune par cy après, sinon suivant ces

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edits et ordonnances et que on en expediera de nouveau lettres de declaration

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et que par là, il ni aura lieu de ce plaindre des pareatis dores en advant

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sans que iaye peu savoir encor ce que a esté resolu sur larticle desdicts

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pareatis. Quant à la plainte des exemptés de la taille couchée

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suivant vous memoyres audit cayet, le roy veult entendre les non et qualités

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[55 v°] de ceulx qui pretendent laditte exemption et promet de faire bien toust ung

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reiglement general au soulagement des pouvres tailliables parce que mondit

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sieur de Limoges ma dit : « je nay pas grande esperance pour le compte de la

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recepte generalle », et me prins garde dans le conseil que sur cest article,

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monsieur levesque de Paris sémeut aucunement comme ne le trouvant

49

bon et pense que quelquun a donné advis à messieurs des comptes de Paris

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de ma poursuitte, car monsieur le president Nicolay arriva en ceste court [le]

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jour après où il est encor pour les petitz seaux. Le roy veult savoir silz

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nont jamais esté establis dans le païs pour les contratz et avoir sur ce

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ladvis de sa court de parlement de Grenoble ; quant à luniversité de Grenoble,

54

le roy ne peult revocquer la reduction quil en a fait à celle de Vallence

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presentement ; et pour la reffetion des murs de Valence et de Romans, il ney

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pas donné grande esperance den obtenir quelque bien fait du roy ; bien est

57

il dit que si les habitans veullent augmenter leurs deniers communs

58 à cest[barré : e] effet ou de nouveau ietter quelque chose sur eux, que le roy leur 59

en octroiera lettres. Voilà, messieurs, ce que jay apprins de la bouche de

60 monsieur de Limoges, qui ma dit quil [barré : deselera] decretera les articles et les 61

envoyra à monsieur de Sauve pour les signer, après les avoir fait signées

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au roy. Lors, ie veray plus à plain ce quil en sera et vous en advertiray

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soudain, ce pendant iay vous devois donner advis de ce que dessus ///

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[56] O +++ Jey receu le XXVIe votre segonde lettre du XIIIIe et votre procès verbal sur le

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faict des voytures du sel. Le tout est encores entre mes mains pour estre

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le conseille occuppé aux affayres et doleances des provinces quil ny a en-

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core eu povoyr fère parler, mais ce sera à la première commodité. Au

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demeurant, je vous ay donné asseurance de la declaration et ampliation

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de la volunté du roy sur la commission des voytures et vous promet de

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rechef que vous laurés. Elle est, il y a fort long temps, sus le seau,

71 signée en [barré : tout] queue par monsieur de Saint-Bonet et par monsieur de Sauve, 72

qui en a receu le commandement, mays les affayres du conseille occupent

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tant monsieur le chancellier qui ne peult parmy des maladies quil

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a vacquer à seeler. Jeusse desyré pour le surplus que vous meussiés

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plus ouvertement fayct entendre si votre intention est que je lève

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quelques provisions sus le Ixe et XIIIe article du bail de Compiegne

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don vous mavés envoyé les extrayts, car vous ne mavés pas escrit

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à queles fins.

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Je ne veulx pas oblier à vous dyre de quelle affection monsieur larcevesque

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d’Ambrun ambrasse tout ce qui est du solagement de tous les estatz du

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païs à quoy il peult beaucop, estant au jourdhui après messieurs les

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cardinaulx le Ve ou VIe de la robe longue qui sont seantz au conseille

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privé du roy qui ne sera petit bien pour ce pays en géle

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particulier. Je nespère pas, messieurs, vous escrire beneral et en

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foys dores en avant que le temps de mon retour devers vous aprochera.

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Je presente etc …

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Monsieur d’Evènes vous presente ses humbles recommandations. Nous vous eussions

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fayct ceste ensemblement, mays il est logé à Saynt-Germain et

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moy en ce lieu de Poissy. Cest dudit lieu du XXXe janvier.

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Monsieur d’Evènes et moy receumes hier vos lettres du XIIIe janv ier

91

pour requerir suppression des offices. Le cahier se treve presenté

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et respondu, nous y ferons pourtant notre debvoyr, mays loffice

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de monsieur Rival a esté donné à des medecins qui ont lestomac trop

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bon pour rendre gorge. On tient celuy de feu monsieur Vilieu pour

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surprimé, mays jey peur que ce soyt seulement pour ceulx qui le

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pourroyent demander en don.

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/// [suite recto 55] Quant au cayer de messieurs du clergé, il y a huit jours ou X que

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les receveurs generaulx des decimes ont escrit à leurs commis à

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Lion ne molester les diocèzes pour les restes de ce quilz doybvent,

100

et de ce jourduy, le roy a accordé les rabays et dechargement

101

de la somme de X mil livres qui seront deduites aux beneffices

102

don les biens se trovent occuppés et ruynés dans le Daulphiné,

103

de quoy je lèveray les provisions necessayres ; et pour le surplus

104

de leurs articles, jestime quil sy fera reglement general

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pour tout le royaulme.

106

[56 v°] du XXVIIIe arriva icy ung soliciteur pour les eclesiastiques de Brianssonnoys,

107

et du jourdhuy, jay receu dans une despeche de monsieur de Gordes les

108

memoyres et doleances des habitans dudit Brianssonnoys, de quoy jey

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dressé articles et requeste que jay mis par escrit et remis à monsieur

110

de Lymoges avec la plus grande diligence qui ma esté possible.

111

Jey grand regret ne les avoyr eu plustost, car jay grand peur quil

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ny aye beaucop de poyne et longueur de les fayre voyr et respondre.

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Jay receu aussi celles de Gap, tant de la part de monsieur levesque,

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que de monsieur le vibailli et des consulz, mays je ny ay trové chose

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aucune particulière et qui ne soyt comprinse en mon cayer general et

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en celuy general du clergé.

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Le XXe, messieurs le chancelier et Morvilier vuydarent de rechef

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larrest pour la blanque de Peccaix, les quelz en avoyent prins la

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commission et la charge, et est ledit arrest ez mains du greffier

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du conseill que je soliciteray mespedier et la commission pour le payement

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diceluy, le quel je vous porteray, ensemble les lettres pour estre

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dechargé des gabeles extraordinayres pour le sel non tyré. Laccord

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est passé pour le regard des participes et seigneur de Boigas, du quel

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je vous envoyeray bien tost la coppie. Il y a heu arrest à paris

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par les commissayres sus noz instances, mays il est interloqutoy-

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re comme le precedant.

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Je oublioys à vous dyre que sur la plainte contenue audit caiet

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des recherches du procureur du roy au faict du sel, monsieur de

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Lymoges ma dit quil sen estoyt volu informer envers les

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commissayres et quil avoyt sceu et lavoyt rapporté au roy

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que lon y avoyt procedé doulcement contre le païs, quil ni

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avoyt heu arrest du quel on se puisse plaindre et que pour le

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surplus on sasseura que les comptes du tyrages qui sest fayct

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jusques icy ouy à la part du païs on pourvoyeroyt que le

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païs demeureroyt sans plainte et sans perte O+++

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