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1des responces que jauroys sur mon cayet. Le mardy XXVIe de ce mois, monsieur
3d’Evenes et moy fusmes appellé dans le conseil du roy en ses affaires et en nostre
4presence, monsieur de Limoges fist son rapport du contenu audit cayer, y adioustant
5ce que se trovoit conforme à celuy des memoyres et lettres de monseigneur de Gordes.
6Après, monsieur d’Evenes print la parolle, touchant quelques particularitez des
7memoyres de monseigneur de Gordes pour le fait des Suisses, comme ie fis encors
8après luy, reprennant tous les pointz et articles dudit caiet, tant seur la
9prompte resolucion que sa magesté devoit prendre . [ajouté : .ou] pour restablir la paix dans le
10pays, ou pour donner moyen à son lieutenant general de sasir de lafaire et de
11la soustenir ; que sur ce quest de la despence supportée et des libertés et polices
12du païs. Ie nobliay pas à parler du deportement des compagnies des ordonnances ; et de
13bonne fortune, javois receu ung peu auparavant vostre lettre du XIIIIe janvier de
14d’Evènes pour estre appellés, et de laquelle votre lettre ie fis lecture de mot en mot
16au roy et aux princes et seigneurs qui luy adsistoient en fort grand nombre. Il
17est vray que ie ni voulus comprendre celle de monseigneur le prince nostre
18gouverneur, daultant quil adsistoit là, estant arrivé le iour precedent XXVe.
19Ce que ie vous en puis faire entendre à presant est que le roy envoye cinq
20cens hommes darmes et XV compagnies de deux cents hommes par delà,
21avec moyen destre paié chascun mois, les conpagnies, gens de pied et la
22cavallerie, de cartier en cartier et ce sans aucune faulte, et artillerie et
23munitions en bon nombre, de quoy tant des compagnies de gens de pied et de
24chevalye . [. artillerie], monseigneur de Gordes retiendra ce que sera necessaire pour son
25gouvernement, le reste passera en Languedoc, faisant au reste sa magesté
26forces en propre personne. Voilà quant à la deffence du païs.
28Et en consideration des despences soustenues par la guerre, le roy
29quitte au païs la somme de XXIIII m[ille] L. ts. deue par la composicion du vin pour lannée
30dernier et les deniers ordonnés à estre levés pour le voiage du roy de Poulogne,
31remet le payement des deniers de la submencion [sic] generalle par moittié au premier
32jour de may et à la Saint Jehan Batiste. Le roy na pas au surplus voulu toucher en
33general à la revoccation des vacations octroyées à cause quil y en a que
34baille memoyre de celles quont esté obtenues par personnes dauttre
36qualité non fondées en suffisantes recusacions, suivant les ordonnances,
37et quil les fera toutes ranvoyer au parlement de Dauphiné ; au reste que
38le roy fait declaration de nen donner aucune par cy après, sinon suivant ces
39edits et ordonnances et que on en expediera de nouveau lettres de declaration
40et que par là, il ni aura lieu de ce plaindre des pareatis dores en advant
41sans que iaye peu savoir encor ce que a esté resolu sur larticle desdicts
42pareatis. Quant à la plainte des exemptés de la taille couchée
43suivant vous memoyres audit cayet, le roy veult entendre les non et qualités
44[55 v°] de ceulx qui pretendent laditte exemption et promet de faire bien toust ung
45reiglement general au soulagement des pouvres tailliables parce que mondit
46sieur de Limoges ma dit : « je nay pas grande esperance pour le compte de la
47recepte generalle », et me prins garde dans le conseil que sur cest article,
48monsieur levesque de Paris sémeut aucunement comme ne le trouvant
49bon et pense que quelquun a donné advis à messieurs des comptes de Paris
50de ma poursuitte, car monsieur le president Nicolay arriva en ceste court [le]
51jour après où il est encor pour les petitz seaux. Le roy veult savoir silz
52nont jamais esté establis dans le païs pour les contratz et avoir sur ce
53ladvis de sa court de parlement de Grenoble ; quant à luniversité de Grenoble,
54le roy ne peult revocquer la reduction quil en a fait à celle de Vallence
55presentement ; et pour la reffetion des murs de Valence et de Romans, il ney
56pas donné grande esperance den obtenir quelque bien fait du roy ; bien est
57il dit que si les habitans veullent augmenter leurs deniers communs
58en octroiera lettres. Voilà, messieurs, ce que jay apprins de la bouche de
60envoyra à monsieur de Sauve pour les signer, après les avoir fait signées
62au roy. Lors, ie veray plus à plain ce quil en sera et vous en advertiray
63soudain, ce pendant iay vous devois donner advis de ce que dessus ///
64[56] O +++ Jey receu le XXVIe votre segonde lettre du XIIIIe et votre procès verbal sur le
65faict des voytures du sel. Le tout est encores entre mes mains pour estre
66le conseille occuppé aux affayres et doleances des provinces quil ny a en-
67core eu povoyr fère parler, mais ce sera à la première commodité. Au
68demeurant, je vous ay donné asseurance de la declaration et ampliation
69de la volunté du roy sur la commission des voytures et vous promet de
70rechef que vous laurés. Elle est, il y a fort long temps, sus le seau,
71qui en a receu le commandement, mays les affayres du conseille occupent
73tant monsieur le chancellier qui ne peult parmy des maladies quil
74a vacquer à seeler. Jeusse desyré pour le surplus que vous meussiés
75plus ouvertement fayct entendre si votre intention est que je lève
76quelques provisions sus le Ixe et XIIIe article du bail de Compiegne
77don vous mavés envoyé les extrayts, car vous ne mavés pas escrit
78à queles fins.
79Je ne veulx pas oblier à vous dyre de quelle affection monsieur larcevesque
80d’Ambrun ambrasse tout ce qui est du solagement de tous les estatz du
81païs à quoy il peult beaucop, estant au jourdhui après messieurs les
82cardinaulx le Ve ou VIe de la robe longue qui sont seantz au conseille
83privé du roy qui ne sera petit bien pour ce pays en géle
84particulier. Je nespère pas, messieurs, vous escrire beneral et en
85foys dores en avant que le temps de mon retour devers vous aprochera.
86Je presente etc …
87Monsieur d’Evènes vous presente ses humbles recommandations. Nous vous eussions
88fayct ceste ensemblement, mays il est logé à Saynt-Germain et
89moy en ce lieu de Poissy. Cest dudit lieu du XXXe janvier.
90Monsieur d’Evènes et moy receumes hier vos lettres du XIIIe janv ier
91pour requerir suppression des offices. Le cahier se treve presenté
92et respondu, nous y ferons pourtant notre debvoyr, mays loffice
93de monsieur Rival a esté donné à des medecins qui ont lestomac trop
94bon pour rendre gorge. On tient celuy de feu monsieur Vilieu pour
95surprimé, mays jey peur que ce soyt seulement pour ceulx qui le
96pourroyent demander en don.
97/// [suite recto 55] Quant au cayer de messieurs du clergé, il y a huit jours ou X que
98les receveurs generaulx des decimes ont escrit à leurs commis à
99Lion ne molester les diocèzes pour les restes de ce quilz doybvent,
100et de ce jourduy, le roy a accordé les rabays et dechargement
101de la somme de X mil livres qui seront deduites aux beneffices
102don les biens se trovent occuppés et ruynés dans le Daulphiné,
103de quoy je lèveray les provisions necessayres ; et pour le surplus
104de leurs articles, jestime quil sy fera reglement general
105pour tout le royaulme.
106[56 v°] du XXVIIIe arriva icy ung soliciteur pour les eclesiastiques de Brianssonnoys,
107et du jourdhuy, jay receu dans une despeche de monsieur de Gordes les
108memoyres et doleances des habitans dudit Brianssonnoys, de quoy jey
109dressé articles et requeste que jay mis par escrit et remis à monsieur
110de Lymoges avec la plus grande diligence qui ma esté possible.
111Jey grand regret ne les avoyr eu plustost, car jay grand peur quil
112ny aye beaucop de poyne et longueur de les fayre voyr et respondre.
113Jay receu aussi celles de Gap, tant de la part de monsieur levesque,
114que de monsieur le vibailli et des consulz, mays je ny ay trové chose
115aucune particulière et qui ne soyt comprinse en mon cayer general et
116en celuy general du clergé.
117Le XXe, messieurs le chancelier et Morvilier vuydarent de rechef
118larrest pour la blanque de Peccaix, les quelz en avoyent prins la
119commission et la charge, et est ledit arrest ez mains du greffier
120du conseill que je soliciteray mespedier et la commission pour le payement
121diceluy, le quel je vous porteray, ensemble les lettres pour estre
122dechargé des gabeles extraordinayres pour le sel non tyré. Laccord
123est passé pour le regard des participes et seigneur de Boigas, du quel
124je vous envoyeray bien tost la coppie. Il y a heu arrest à paris
125par les commissayres sus noz instances, mays il est interloqutoy-
126re comme le precedant.
127Je oublioys à vous dyre que sur la plainte contenue audit caiet
128des recherches du procureur du roy au faict du sel, monsieur de
129Lymoges ma dit quil sen estoyt volu informer envers les
130commissayres et quil avoyt sceu et lavoyt rapporté au roy
131que lon y avoyt procedé doulcement contre le païs, quil ni
132avoyt heu arrest du quel on se puisse plaindre et que pour le
133surplus on sasseura que les comptes du tyrages qui sest fayct
134jusques icy ouy à la part du païs on pourvoyeroyt que le
135païs demeureroyt sans plainte et sans perte O+++